Camp d’été 2014 « Poursuivre la paix » à Ramallah et Jérusalem

Notre projet est né à grâce aux liens entre les communautés catholiques françaises et la Terre Sainte, en particulier avec les écoles chrétiennes au sein du « Réseau Barnabé », pour :

  • Animer un Camp d’été en français dans une école chrétienne de Ramallah
  • Découvrir Jérusalem et le monde juif, à travers la rencontre avec des Israéliens.
Première entrée
Dimanche 27 juillet : Je n'en ai pas fait le tour

Dernière journée à Jérusalem, après avoir vécu la veille une très belle entrée en shabbat dans cinq familles israéliennes. Dire qu’il y a une semaine, une partie d’entre nous rompait le jeûne du ramadan dans une famille musulmane de Ramallah ! Le programme est libre, je choisis les remparts pour voir une dernière fois la Vieille Ville sous un nouvel angle. Une chose est sûre, je n’en n’ai pas fait le tour, une semaine n’y suffit pas. Mais je commence à mieux la comprendre. Le soir nous nous rendons tous ensemble au Saint-Sépulcre, bien moins rempli que la journée. Après avoir enfin pu prier au tombeau, nous assistons à la fermeture des portes, un rituel vieux de plusieurs centaines d’années, réalisé par une famille musulmane de Jérusalem, gardienne des clés. Encore une occasion de comprendre un peu plus l’histoire de tous ces peuples et communautés qui se partagent cette ville. Une belle image pour conclure ce voyage.  (Myriam)

Le mur du cœur

Mardi à Bethléem… Nous nous sommes rendus au couvent de l’Emmanuel au pied du mur. Les sœurs nous ont présenté leur communauté, leur mission, et leur vie au sein de la population. Elles nous ont parlé de l’importance de poser des actes de paix au pied de ce mur qui sépare Israël de la Palestine. Pour les aider à poser de tels actes, les soeurs nous ont proposé de nous laver les pieds comme le Christ avec ses disciples. Pris par surprise nous nous sommes laissés faire. Cependant comme pour Pierre face à Jésus, ce geste ne fût pas si facile à accepter : ” Seigneur, tu ne vas pas me laver les pieds !” Jean 13, 6. Ce geste de lavement des pieds, la tendresse et l’amour qui l’accompagnaient, nous ont particulièrement touchés. Par cet acte de paix que nous avons posé ensemble, la prière à Notre-Dame qui font tomber les murs a pris tout son sens. (Anne-Marie)

Les gens d’ici

Il y a ceux que nous côtoyons, au fil de nos trajets, par le simple échange d’un regard ou d’un sourire,
Il y a ceux qui nous témoignent d’un parcours difficile, chaotique, ceux que leurs pas ont mené en Terre Sainte, qui maintenant cherchent un équilibre dans un engagement militant, spirituel ou encore associatif,
Il y a les Français, que cette terre d’adoption chahute et comble,
Il y a les victimes fragiles, incrédules, dont l’existence restera à jamais marquée par le conflit,
Il y a aussi les pèlerins, qui arpentent la Terre Sainte au pas de course ou dans la méditation. Certains sont seuls, d’autres en groupe, et d’autres encore solitaires dans un groupe,
Il y a les enfants rencontrés à Ramallah, qui font preuve d’une insouciance gaie, insolente, pourtant parfois teintée de fatalisme, déjà,
Il y a leurs parents, qui les couvent, poussent, motivent, encouragent. Ils placent tant d’espoir en eux : « Moi, je ne connaîtrai pas la paix ; mon enfant, lui, peut-être, si Dieu veut… »
Et il y a ces religieux, sentinelles de Dieu, inlassables veilleurs, dont la présence contre vents et marées rassure et parfois encourage les candidats à l’exode à rester, encore un peu.
Tous sont sous le regard de Dieu, un regard bienveillant qui inonde de Son amour,
Tous sont dans une démarche de paix, de cette paix intérieure qui fait rayonner ; et dans un désir de paix pour cette terre et ses habitants.
Tous espèrent encore, malgré tout. Seigneur, prends-les sous ta protection ! (Alice)

Ce dont ne parlent pas les journaux

Ce mardi 22 juillet 2014 fut une nouvelle recherche des germes de paix sur cette terre déchirée. Trois visages lumineux sont venus nous éclairer au fil de notre journée ; trois témoignages d’espérance pour une paix apparemment impossible. Olivier, Jules, Thérèse : voici leurs noms.

Olivier… ou plutôt ”frère Olivier”, moine bénédictin d’Abu Gosh, petit village à l’ouest de Jerusalem. Le regard brillant et le visage pétri de bonté, il nous raconte ce dont ne parlent pas les journaux : les rencontres bouleversantes qu’il fait chaque jour. Juifs, musulmans et chrétiens se rencontrent dans ce petit jardin bénédictin, autour d’un moine tout simple, loin des préjugés et des coups d’éclats. Les langues se délient et les cœurs s’ouvrent. La paix est possible, Olivier la vit ici à Abu Gosh.

Jules… ou plutôt ”Monseigneur Jules Joseph”, évêque grec-catholique de Jerusalem. Cet homme vif, pince sans rire et d’une foi profonde nous livre son secret : cultiver l’humilité pour voir l’autre dans toute sa richesse. Ses paroles sentaient le vécu. La paix est possible, nous l’avons vu dans le regard de Jules.

Thérèse, femme d’un rabbin de Jerusalem rêve tout haut : au cœur de la ville sainte, si tiraillée par les tensions interreligieuses, ou les communautés se côtoient avec méfiance, elle projette de construire le Centre HOPE, centre de prière interreligieux ou juifs, musulmans, chrétiens… pourraient venir prier côte-à-côte. Le rêve deviendra réalité dans cinq ans. La paix est possible, elle se construit déjà dans la tête de Thérèse. Après de si belles rencontres, les medias auront beau nous mitrailler d’images terribles, nous le savons à présent : la paix est possible en Terre Sainte, puisqu’elle germe déjà dans les cœurs. (Thomas)

Liste de maux

Évoquant Eichmann, Shlomo, notre guide à Yad Vashem, parle d’un « criminel de papier » qui a tué en dressant des listes… Ces listes me font penser au Hall des noms qui termine le musée historique et à cette réplique Itzack Stern dans Schindler’s List : « Cette liste, c’est le bien ; tout autour, c’est un gouffre ! » On peut donc sauver des hommes ou les condamner en dressant de simples listes ? Et nous, comment parlerons-nous de ce pays en guerre ? Serons-nous fidèles aux amitiés, aux paroles de paix, de modération, de soif de justice et de respect que nous avons entendues ? Nos mots en ajouteront-ils aux maux jusqu’à contribuer à porter la mort ou mettront-ils de la lumière dans l’obscurité ? (Jean-François)

Où capter du réseau

Aujourd’hui, c’est le désert. Une deuxième fois pour moi. Un moment en dehors du temps qui m’abaisse face à l’immensité de la création et m’élève dans ma relation au Tout-Puissant. Paradoxalement, le désert est le lieu où je trouve le plus de réseau pour communiquer avec Dieu. Prière, méditation, effort physique, solidarité dans le groupe ont été une nouvelle fois les ingrédients de cette communication. Le Jourdain. Revenir sur les lieux du baptême du Christ, c’est faire à nouveau l’expérience de notre humilité face à Dieu. Jésus demande à Jean de le baptiser. Il est pleinement homme, s’assimile aux pêcheurs. Le Père s’adresse à lui et l’Esprit-Saint souffle. Le Trinité prend sens. Pour notre groupe, c’est une nouvelle belle expérience avant de rejoindre la Mer Morte et de s’y baigner. Un moment de détente bien mérité après une journée endurante. (Benoît)

Lundi 21 juillet : Le temps des au revoir

Après dix jours passés avec les enfants, le temps des au revoir est arrivé. Avant cela, on a présenté aux parents un spectacle par lequel ils ont pu constater les progrès en français de leurs enfants. Le résultat de ce spectacle était à la hauteur de nos attentes. En effet, nous avons pu voir la joie des enfants de pouvoir s’exprimer en français. Ceci nous donné le sentiment que notre mission auprès d’eux était réussie. La clôture du camp d’été restera un moment fort de notre voyage. La rencontre avec ces Palestiniens a été très riche, et les au-revoir émouvants. Cette fin marque aussi le début de notre pèlerinage à Jérusalem. En arrivant dans la Vieille Ville, on a l’impression de se trouver dans une autre époque. Cette ville magnifique nous promet de belles expériences. (Samantha et Alexia)

La nuit, on ne distingue pas le mur

Avec Alexia et Anne-Marie, nous sommes invités dans la famille de Qamar et de Shelber. Qamar nous accompagne de son sourire et de son dynamisme depuis le premier camp. Son petit frère l’a rejoint depuis deux ans. Leur mère nous accueille avec un grand sourire et nous conduit sur la colline au pied du mémorial de Mahmud Derwish, dans une superbe maison dont l’entrée est couverte de vignes suspendues. A l’intérieur, nous faisons la connaissance de Choukri, le papa, et d’un autre sourire : celui d’Emilie la petite sœur.

Cette famille de confession grecque-orthodoxe est unie par de profonds liens de tendresse qui affleurent dans tous leurs gestes et leurs paroles les uns envers les autres. Le père et la mère se taquinent et les enfants rivalisent de sourires et de câlins pour leurs parents (et pour nous !). Très en verve, la maman nous parle de son attachement à Ramallah, de son amour pour ses enfants, des relations avec les musulmans … tout en nous resservant copieusement des mets qui s’accumulent sur la table. Choukri, le père, est plus discret. Sa famille vient de Lod. Plus tard, quand le calme est revenu à la fin du repas, il nous confie qu’il n’a pas l’autorisation de se rendre à Jérusalem et nous montre son derniers « permis de passage » remontant à l’année dernière. Depuis la naissance de Qamar, il est connu dans le quartier comme Abu Qamar (le père de Qamar). Sa nouvelle vie de père lui a apporté un nouveau nom. Dans la Bible, Dieu donne aussi un nom à celui qui commence une nouvelle vie (Abram qui devient Abraham, Simon qui devient Pierre …). Et à quelques kilomètres de là, en Israël, la mémoire et la transmission du nom (shem) est primordiale … Mais Abu Qamar ne peut pas aller en Israël. Il peut cependant nous emmener pour un dernier tour en voiture jusqu’au sommet de la colline d’Al Teereh. De là-haut la vue plonge sur la plaine d’Israël jusqu’à la mer. La nuit, on ne distingue pas le mur. (Nicolas)

Dernières répétitions...

Aujourd’hui vendredi, nous nous sommes levés encore pleins de la joie de la veille car nous étions reçus dans plusieurs familles d’élèves de l’école grecque melkite. C’était un très beau moment. Mais il n’y a pas eu que cela car la journée de vendredi était très chargée : journée Vietnam et répétition pour la grande fête du samedi. La petite scène du matin a présenté des aspects intéressants de ce pays à savoir les pagodes, les rizières mais surtout… un temple bouddhiste où se trouvait la valise perdue ! Puis, la journée s’est déroulée presque normalement c’est-à-dire : ateliers, jeux, répétitions des chants et des sketchs pour la fête du lendemain sans oublier le repas toujours grandiose avec Naela notre directrice adorée. Voilà ! C’est peu de choses mais c’est difficile d’écrire énormément quand on a beaucoup dans le cœur. A plus ! (Danièle)

Jeudi 17 juillet : Ramallah, jusqu'a la dernière bouchée...

En ce jeudi 17 juillet, nous voilà partis pour une nouvelle journée avec nos chers enfants de l’école de Ramallah et leurs familles. La fin du camp approche et ça se sent : fatigue, excitation… et malgré cela, les mêmes sourires fleurissent sur les visages, comme au premier jour. Ce jour a été un véritable marathon. D’abord d’animation, ensuite culinaire. Une première mi-temps bien maîtrisée désormais, rythmée par les jeux et les chants, direction la Nouvelle-Calédonie ; la seconde où il nous fallut montrer plus d’endurance, avec une série inédite de trois repas successifs. Jouer… et manger, voici les maître-mots du jour. Car sans compter le traditionnel repas de 14h30, suffisant à rassasier les jeunes et vifs animateurs que nous sommes, il nous fallut honorer deux invitations : une à 15h00 terminée à 17h, puis une autre à 18h30 terminée à 23h00. Gâteaux et champagne pour la première, festin de viandes et de plats cuisinés pour la seconde. Bouchée après bouchée, nous ne faiblissons pas, tentant malgré tout de limiter le remplissage des assiettes. Si le nom de ce qui entre dans notre bouche nous a échappé, son goût reste ancré dans nos mémoires et sa consistance dans nos estomac. Mais ce que nous goûtons vraiment à travers ces plats, c’est la joie qu’éprouvent nos hôtes à nous combler. Oui, voilà ce que nous retenons de cette journée : nous côtoyons, ici à Ramallah, des gens qui veulent nous faire du bien et nous le montrer. Nous ne pourrons pas partir de Ramallah sans emporter ces images d’éclats de rires autour d’un narghileh, où les langages et les cultures se mêlent, dans la joie d’être frères en humanité. Non, nous ne partirons pas de Ramallah sans en avoir goûter jusqu’à la dernière bouchée ! (Thomas)

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