L’histoire de Stéphanie Leneuf n’est pas banale. En 2023, alors professeure auprès d’élèves en Bac Pro ASSP à Carcado-Saisseval, lycée professionnel de l’Enseignement catholique, elle prend contact avec le Réseau Barnabé, intéressée à l’idée d’animer des vacances en français dans une école. La voilà partie en août pour l’école latine de Naplouse, où elle découvre les réalités d’une école chrétienne de Terre Sainte. À son retour, heureuse de son expérience, elle se projette déjà dans une nouvelle aventure en Terre Sainte, mais dans des conditions différentes.
Novembre 2024 : Stéphanie dirige désormais une crêche à côté de Paris. Elle prend à nouveau contact avec le Réseau Barnabé pour soumettre un projet adapté à son évolution professionnelle : elle souhaiterait animer auprès de professeurs de français en maternelle une semaine de fomation, de master-class, de partage d’outils… Contactées par l’équipe du Réseau Barnabé, les sœurs du Rosaire, à la tête d’une école de filles à Beit Hanina près de Jérusalem, et Nadia Albakri coordinatrice de l’enseignement du français dans l’établissement, accueillent avec enthousiasme ce projet. Des dates sont prises, Stéphanie pose quelques jours de vacances et s’envole fin avril 2025 pour la Terre Sainte.
Hébergée chez Sanaa Dalu, elle-même professeure de français dans l’école Terra Sancta de la Vieille Ville de Jérusalem, elle partage ainsi la vie d’une famille palestinienne, jouant avec les enfants, échangeant avec plusieurs membres de sa famille et, cerise sur le gâteau, accompagne le 1er mai une sortie de l’école des enfants de Sanaa à Nazareth puis sur les bords du lac de Tibériade.
Et la semaine de formation chez les sœurs du Rosaire ? Des découvertes de part et d’autres. Stéphanie arrivait avec de nombreux outils, dont un théâtre de papier inspiré des kamishibaïs japonais ou un livre-tapis, se préparant à partager son savoir-faire. Chaque journée se déroule dans les classes de Moyenne section (la langue française n’étant enseignée qu’à partir de la Grande section) avec les jeunes élèves accompagnées par une professeure de français de l’école. Stéphanie déroule son tapis, présente ses livres, raconte des histoires avec des objets qui les illustrent, prend en charge des cours d’expression corporelle avec des jeux, employant des paroles simples, de façon ludique et gaie. Lorsque le kamishibaï s’ouvre, les élèves s’approchent, découvrent les jeux de lumière, de sons, accrochent des mots, les répêtent. Après quelques journées dans cet établissement en lien avec les sœurs et les professeurs, Stéphanie s’étonne. Elle est impressionnée par l’implication de toutes dans la découverte de méthodes pédagogiques autant qu’elle est heureuse d’apprendre de leur part comment on enseigne dans une école de Terre Sainte, dans les conditions particulières. Stéphanie dit recevoir plus qu’elle donne.
Stéphanie Leneuf repart en France certainement solidifiée dans sa pratique professionnelle, sûre aussi d’avoir transmis ce qu’elle souhaitait aux professeures de l’école des sœurs du Rosaire. L’essentiel est ailleurs selon elle. Les liens noués, les conversations franches, les regards échangés la rendent forte de ces liens solides, de relations vraies qui ne naissent qu’au cœur de la rencontre sur un temps long.
Relations que tente de privilégier l’équipe du Réseau Barnabé en organisant, depuis 2022, des rencontres entre pédagogues, invitant professeurs de France et de Terre Sainte à confronter leurs visions lors d’échanges naturels, sans fard. Les prochaines se dérouleront au printemps 2026.






