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Intervention : « Comment l’apprentissage du français retentit sur l’enfant ? »

20 février 2009

A Ramallah puis à Bethléem les 6 et 9 avril 2009, des professeurs de français ont bénéficié dans le cadre du Réseau Barnabé d’une formation sur le développement du langage (oral et écrit) chez les jeunes enfants, les points d’attention à mettre en œuvre pour un apprentissage solide et réussi et les retentissements sur l’apprentissage du français. La formation s’appuyait sur des albums de littérature de jeunesse français fournis par le Réseau, en particulier la collection Chut de l’École des Loisirs .

Album photos de la mission

Thème de l’intervention : Connaissances sur le développement du langage (oral et écrit) chez les jeunes enfants – Points d’attention à mettre en œuvre pour un apprentissage solide et réussi, et retentissements sur l’apprentissage du français langue étrangère, en complémentarité avec une approche « actionnelle » de l’apprentissage d’une langue étrangère. Apprendre la langue française nécessite pour le maître de mettre en œuvre une pédagogie systémique de la langue, par trois entrées (Modèle : Thierry Marot, UCO, 2002) :

  • L’entrée sémantique
  • L’entrée scripturale
  • L’entrée phonique

Deux compétences importantes et nécessaires : la compétence à RACONTER et la compétence à LÉGENDER
(Références théoriques : Alain Bentolila – Emilia Ferreiro) :

  • RACONTER : assurer l’aspect narratif, s’appuyer sur la prosodie (musique de la langue), construire et enrichir l’ÉVOCATION/L’INFÉRENCE, enrichir le VOCABULAIRE, s’accoutumer à la syntaxe (une grammaire implicite de langue).
  • LÉGENDER : S’approprier le LIRE et l’ÉCRIRE, conjointement. Favoriser autant l’ENCODAGE que le DÉCODAGE. 

Procédés didactiques retenus 

A partir des albums (accompagnés des CD) on a fait ressortir les qualités de ces outils en corrélation avec les enjeux (qualités textuelles : rythmicité de la langue, sonorité des mots, répétition des phrases clés, appuis des mots premiers du lexique de base : jours de la semaine, nom des nombres, nom des héros, récit de type randonnée…). Partant d’un exemple exploitable dans une petite classe vers les ouvrages plus complexes, on a montré comment comment les outils peuvent être utilisés (présentation des silhouettes, de la frise narrative)… Introduction à la notion de « Genèse de l’écrit »…Articulation du temps d’étude du code avec temps de construction du code…Nécessité d’introduire très vite la compétence à légender en vis-à-vis avec la compétence à raconter…Outils méthodologiques pour structurer l’écrit :– notion stock textes/stock mots, bagage en construction mémorisée (appropriation des parts phoniques et des parts alphabétiques)– bagage « mémorisé » (les invariables, les mots outils, certaines terminaisons des conjugaisons, l’importance de la lettre muette)…– notion de dictionnaire mental…

Constituer un bagage culturel
S’approcher de la langue écrite 

La richesse d’apports de la littérature de jeunesse est un support complémentaire à l’apprentissage d’une langue. Introduction de la notion de réseau de littérature par l’étude approfondie des : Personnages (un personnage c’est un être, un dire, un faire) ou Figures (archétype et contre archétype) Des motifs littéraires : les récits de randonnées… La peur, la jalousie, l’amour, la généalogie… Exemples à partir de la différence entre les récits de rêve (éveil, veille, sommeil…) et les récits fantastiques. Perception du réel et de l’imaginaire. Approche de la notion de récit : Un univers (espace/temps) ou le monde du récit, une mise en intrigue… Pour le lecteur un horizon d’attente. Quelle(s) question(s) derrière la petite histoire ? Lien avec le patrimoine littéraire. 

Comment travailler simplement et concrètement ces notions ? 

Apprendre une langue : c’est apprendre à PENSER et apprendre à PARLER (ÉCRIRE), éléments indissociables. 

Problématiques formulées en conclusion : Comment l’enfant pense sa propre langue ? Comment l’enfant pense sa culture de tradition orale, de tradition écrite ? Quel est son profil d’apprenant ? En supposant connaître les réponses à ces trois questions, avons-nous des leviers pour améliorer l’enseignement du FLE ?

Brigitte GUILHEN, experte pour le Réseau Barnabé