Les élèves d’Abir et de sœur Silouane l’ont appris dès le premier jour : ces vacances en français, au sein de leur école, les emmèneraient d’une ville française à l’autre, quotidiennement. Pas simple de se repérer sur une carte, d’imaginer des trajets, d’humer des atmosphères lors qu’on ne quitte pas la cour de récréation de l’école, nichée dans Jérusalem ! Et pourtant, aidés par les volontaires français, ils mémorisent jour après jour les localisations, spécialités géographiques et particularités culturelles de Chamonix, Strasbourg, Deauville, Carcassonne, Marseille, Nice, Bordeaux, Le Touquet puis, en ultime étape, Paris d’où ils s’envoleront pour revenir à Jérusalem où tous habitent lors d’une kermesse. La journée passée dans le Pas-de-Calais réservait une surprise aux élèves : une sortie à la piscine, non, à la plage où la température de l’eau n’était probablement pas celle de la Manche… Et celle à Carcassonne leur a permis d’arpenter les ruelles de la Vieille Ville lors d’un grand jeu de piste.
Dès le premier camp en français en 2014, l’expérience fait ses preuves auprès des élèves du collège des Frères de Jérusalem, immense bâtisse située depuis le XIXe siècle au cœur de la Vieille Ville de Jérusalem, grâce à l’ingéniosité et au professionnalisme des organisateurs. Parmi eux Jacinthe, enseignante à Sainte-Thérèse (Montdider), Isabelle, professeure d’économie à Carcado-Saisseval (Paris), France, professeure d’allemand à Gerson (Paris), ou encore Malo, élève à l’ENS (Rennes). Ce dernier a pris soin, tous les matins à leur arrivée, d’échanger quelques mots en français avec chaque élève, personnellement : « As-tu bien dormi ? Qu’as-tu pensé de la journée d’hier ? Es-tu prêt à découvrir une nouvelle ville française aujourd’hui ? » C’est par ces mots que la langue française s’ancre en eux, et s’humanise, devient sympathique, accessible.
Unique occasion pour les jeunes de Terre Sainte de côtoyer et interagir avec des Français sur une période de plusieurs journées, ces vacances vont au-delà du simple désir pour les élèves de progresser dans l’apprentissage d’une langue : elles sont un catalyseur de rencontres, de découvertes culturelles grâce à leur investissement, d’une prise de conscience de leur propre valeur aussi, que l’on soit élève ou volontaire. Tous, élèves et volontaires, grandissent.
